Les frères du vicariat de France Centre se sont retrouvés durant trois jours à la fin du mois de Septembre. Frère Honorat, en tant que vicaire, a présenté quelques nouvelles du Conseil du Prieur général.
Au programme du chapitre vicarial
Quatre questions sont toujours présentes au Conseil (le rapport au fondateur, la décentralisation, la formation, et le charisme) et apparaissent en permanence dans le travail des commissions. Ensuite, les frères réunis ont été invités à discuter de la décentralisation et de ses enjeux pour les vicariats de France. Il y eut aussi un temps de publicité pour les outils numériques dont les prieurés peuvent bénéficier à moindre coût auprès de l’entreprise Microsoft, l’exposé de frère Raphaël sur l’évaluation de notre chant liturgique par des experts d’aujourd’hui, et une présentation du Bureau de la Pastorale des Jeunes par le frère Basile qui était heureux de passer quelques jours dans son ancien vicariat.
Le séjour commença au prieuré de Murat et se termina au prieuré de la Chaise-Dieu. Ce déplacement final permit à de nombreux frères de retrouver frère Alain-François, témoin de l’évolution de la mission du prieuré casadéen. Frère Jean d’Éphèse a participé à l’édition d’un nouvel ouvrage très bien illustré sur les célèbres tapisseries qui sont enfin nettoyées et revenues, mais confinées en un musée, et non plus dans l’abbatiale.
Cette année, le traditionnel et cher échange des nouvelles de chaque prieuré s’illustra par le partage d’une fioretti du sanctuaire de Pellevoisin, fraîche nouvelle et annonce réjouissante puisqu’elle concernait la Vierge-Marie et Estelle Faguette qui seraient apparues récemment à un migrant réfugié au Royaume-Uni pour lui recommander de se consacrer au cœur de Jésus et d’aller à Pellevoisin. Cette apparition inédite d’Estelle est une récompense émouvante pour ceux qui ont mené le long travail, tout récemment achevé, de constitution de son dossier de béatification, et un petit rappel de quel public la Vierge a « choisi pour sa gloire ».
Un temps de détente fraternelle
Le prieuré de Murat a organisé une balade et une randonnée, toutes les deux fort appréciées des frères. La balade sillonnait de très beaux plans d’eau, et la randonnée gravissait le Puy Marie par la brèche de Rolland.
« En ce début d’après-midi fantastiquement ensoleillé à la faveur de ces beaux jours retardés, la vallée d’approche des flancs du Puy-Marie déroulaient avec faste ses pâtures grasses et enveloppantes, étalage de ses hautes et larges tentures aux verts profonds et aux constellations de vaches brunes et brillantes, immensité de verdure carillonnante de cloches éparses et invisibles, qui promettait aux bêtes de leur rendre encore longuement et aussi généreusement les soins nourriciers dont les nuages l’avait gratifiée tout l’été. Cet été capricieux semblait donc revenir un instant pour payer sa dette auprès des plus pâles. Mais peut-être effarouché que trop rapidement par la brèche de Rolland quelques frères parvinrent aux crêtes du volcan, le bel été entraîna de nouveau ses masses nuageuses contre celles de l’Auvergne, et, à mesure, contraignit à redescendre vers des cieux plus prudents tout ce petit troupeau bruyant. »
Les frères partagèrent aussi un film sur une amitié aussi curieuse qu’inattendue, celle du journaliste Benjamin Bradlee (Matthew Rhys) à l’égard du présentateur télé pour enfants, le célèbre américain Mister Rogers (Tom Hanks) dont il dut faire l’interview. Le film titre « Un ami extraordinaire ». L’histoire, tirée de faits réels, interroge sur la sincérité de la vedette américaine. Mr Rogers était pasteur de l’Église presbytérienne, mais dans ce film il est seulement celui qui a façonné et choyé l’enfance de milliers d’Américains au moyen de son émission Mister Rogers’ Neighborhood. Son amitié questionne par sa compassion débordante et son invraisemblable bienveillance. Et, ce pamphlétaire en fait les frais. Lui qui pourtant comptait bien lui cacher ses difficultés familiales reçoit des réponses d’une bienveillance aussi déclarée qu’intrusive. Celle-ci est si désarçonnante pour cet homme blessé par la vie qu’elle le pousse au délire total. Mais l’animateur, par sa fidélité à l’égard du malheureux finit par faire mouche. Au final, même si ce n’est pas conscientisé, le pasteur agit plus en père qu’en ami à l’égard de Benjamin Bradlee, dont le délire peut s’interpréter comme un retour salutaire à l’enfance, nécessaire pour sa réconciliation avec la paternité et une véritable renaissance.