Pour la deuxième fois, le maître verrier Paul Challan Belval est venu leur rendre visite. Pendant 3 semaines il s’est mis à l’œuvre…
Le rêve devenu réalité
Cette fois-ci, les dessins étaient devenus réalité ! le vitrail de la Vierge à l’Enfant et de l’ange Gabriel sont arrivés tout montés, bien emballés dans des caisses en bois. Mais le plus spectaculaire, c’était de voir le montage du vitrail du Christ sous nos yeux. La salle de conférence avec vue sur l’église, qui va accueillir ce vitrail, s’est transformée pour quelques jours en atelier. C’est là qu’ont commencé les étapes de montage d’un grand vitrail circulaire qui sera placé en arrière et au-dessus de l’autel de notre église.
Le vitrail du Christ
Le vitrail est arrivé en pièces détachées, bien emballées et protégées, elles aussi, dans une caisse en bois. Il restait donc de nombreuses étapes pour former le résultat final :
Chaque pièce étant déjà découpée, il fallait maintenant les rassembler toutes ensemble comme un grand puzzle pour que chacune prenne sa place dans l’œuvre. Des petites annotations étaient là pour aider : 1, 2, 3…, bras droit, bras gauche, dextera, senestra (en latin s’il vous plaît), etc.
Préparation de la soudure
la deuxième étape consistait à sertir chaque pièce d’une bande de cuivre pour préparer le soudage. Ce dont nos volontaires se sont patiemment acquittés. Puis, pour préparer l’adhésion de l’étain, on doit appliquer une couche d’huile décapante sur les bandes de cuivres. Enfin le soudage à l’étain va avoir lieu. Il doit se faire sur les deux faces du Vitrail. Le vitrailliste a soudé patiemment chaque pièce, les unes après les autres les unes avec les autres, et Jésus s’est laissé faire (15 heures de soudage).
Maintenant le vitrail attend que la chapelle soit prête à le recevoir.
Paul Challan Belval doit revenir peu avant l’inauguration pour présider à la mise en place. (C’est lui qui connaît les forces et les faiblesses de son vitrail pour le placer sans le briser.)
Techniquement
La beauté de nos vitraux tient entre autres à la qualité des verres antiques qui ont été choisis : soufflés à la bouche de façon traditionnelle, ils sont teintés par les sels et différents cristaux introduits dans la pâte de verre en fusion.
Concrètement, cela veut dire aussi qu’il a fallu meuler chaque pièce pour en rectifier les bords. En effet, les verres antiques vont avoir des épaisseurs très variées allant de 2 à 7mm, ils seront découpés au calibre selon chaque forme puis, le verre incisé sera ouvert à la main ; il y a donc des éclats, des facettes et des coupes qui débordent…
Quant on montage, vous saviez sans doute que les vitraux sont traditionnellement fixés au plomb. Mais la technique choisie pour le montage de chacun des vitraux de notre chapelle sera le sertissage en cuivre. Dans cette technique inventée par Louis Comfort Tiffany à l’aube du XX° siècle, ce sont de fines bandes de cuivre (un quart de millimètre) qui sont collées sur le pourtour de chaque verre. Ainsi chaque verre serti retrouvera son voisin, et la soudure à l’étain rassemblant les cuivres permettra d’unir les pièces.
Enfin une autre technique qui permet de faire éclater la beauté dans les détails du vitrail est la peinture sur verre (grisaille) qui est appliquée avant cuisson. Elle est composée d’oxydes métalliques, qui s’incrusteront dans le verre à la cuisson et permettront de faire ressortir le visage, les mains et d’autre détails du corps du Christ.
En chiffres
Sans compter toutes les heures de recherche, de dessin et de découpe de verre…
Le montage de ce vitrail à Addis, représente :
- 7 heures de déballage et de disposition des pièces
- 200 pièces de verre (des plus grandes aux plus petites)
- un diamètre d’1,40 mètres
- 6 heures de meulage
- 24 heures de sertissage (en comptant les heures de Foucault et Jean-Désiré)
- 15 heures de soudage (dont 3 h de cerclage en laiton)
- et 1 h de nettoyage à la sciure de bois.
Signification
Les paroles écrite en Amharique sur le tour de la croix sont les mots de Jésus à Marie et à Jean du haut de la Croix: « Voici ton Fils », « Voici ta mère » (Jn 19,26-27).
La présence de l’Esprit Saint dans l’offrande de Jésus à son Père est exprimé par la présence de la Colombe au dessus de la Croix. « Il remit l’Esprit »
Enfin, les motifs décoratifs qui entourent la croix elle même sont inspirés de l’art religieux éthiopien.
La presse en parle
Si vous voulez aider le prieuré d’Addis Abeba :