Le 57e numéro d’Aletheia de décembre 2020 s’intitule « Un corps pour Dieu »
Sommaire
Un corps pour Dieu
La phénoménologie, une nouvelle pensées du corps – Laure Solignac
La sagesse du corps – Fr. Thomas Joachim
Le corps en question – Fr. François-Frédéric Lot
Ascèse et croissance de la vie spirituelle – Fr. Jean du Cénacle
Corpus Domini : Ecce Homo – Fr. Alexis Helg
Le corps en liturgie dans un monde pluraliste – Fr. Patrick Prétot, o.s.b.
Études
Charisme et réception, plaidoyer pour la richesse d’une notion théologique – Fr. Gonzague de Longcamp
Jacques et Paul dans l’église naissante – Fr. Jean-Baptiste Stern
Notes de lecture
Éditorial
LE PRÉSENT NUMÉRO RASSEMBLE LES CONFÉRENCES données lors de l’Université d’été qui s’est tenue en juillet 2019 à Troussures pour les frères de la Communauté Saint-Jean. Le thème de cette Université portait sur le corps interrogé sous l’angle de la question suivante : de quelle manière intégrer le corps dans la vie consacrée ? De quelle manière peut-on dire que notre corps est fait pour Dieu ? Ce sujet
ne concerne pas seulement les frères et, de manière plus générale, les consacrés dans l’Église mais tous les hommes : quel rapport avons-nous à notre corps ? Quelle place lui donnons-nous ? Est-il un obstacle ou bien une aide pour l’être humain en quête de Dieu ?
Cette réflexion demande en amont de revisiter ce que dit le philosophe sur le corps. Pour ce faire nous avons voulu nous adresser à un courant de la philosophie, la phénoménologie, qui s’est particulièrement intéressé à la question du corps. C’est l’objet de l’intervention de Laure Solignac (Institut Catholique de Paris). Fr. Thomas dans une perspective de philosophie réaliste se demande si on peut parler d’une « sagesse du
corps ». L’expression « sagesse du corps » nous vient d’Orient, elle est couramment utilisée aujourd’hui en Occident, mais que signifie-t-elle ? Est-elle pertinente ? Dans une perspective chrétienne, fr. Jean du Cénacle revisite les écrits des Pères du désert et met en lumière la sagesse avec laquelle ces grands spirituels intègrent le corps dans leur vie, comment ils font du corps un allié sur le chemin qui mène à Dieu.
Fr. Patrick Prétot, o.s.b. (Institut Supérieur de Liturgie de Paris) aborde la question plus spécifique de l’intégration du corps dans la vie religieuse. La vie religieuse n’est pas une vie autre que celle des chrétiens baptisés mais elle est vécue selon un mode qui veut être particulièrement adapté à la sanctification des personnes ; par suite cette conférence n’est pas réservée aux seuls consacrés ! Pour introduire le thème de cette université,
fr. François-Frédéric tente d’appréhender quelques aspects concernant la place donnée au corps dans la société contemporaine. Le corps tient effectivement une place importante dans notre société, le corps n’y a jamais été autant pris en compte et valorisé et, paradoxalement, nous n’avons jamais été aussi proches de nous en affranchir radicalement si l’on en croit les projections du transhumanisme. Entre exaltation et
relativisation, la philosophie et la foi peuvent nous aider à revisiter notre rapport au corps. Sans nier sa fragilité et son opacité, nous sommes invités à redécouvrir comment notre corps peut être intégré et mis au service d’une
vie humaine ordonnée à Dieu. Enfin, Fr Alexis nous commente une oeuvre d’art : l’ « ecce homo » de Philippe de Champaigne (en couverture) comme exemple achevé de la représentation du corps humain du Christ.
La seconde partie de ce numéro, réservée aux « études », permet de proposer aux lecteurs le fruit de recherches récentes des frères et des soeurs ou de personnes extérieures. Vous trouverez ainsi une étude sur le charisme
de fr. Gonzague, ainsi qu’un aperçu de la recherche de thèse de fr. Jean-Baptiste sur les liens qui unissent les épîtres de Jacques et de Paul.
Nous vous souhaitons une bonne lecture et, en ce début d’année, nous vous souhaitons une année 2021 plus libre de mouvement, libérée enfin des effets quelquefois graves du Covid 19, une année pour faire grandir
davantage en nous l’amour de Dieu avec toute la générosité de notre coeur et avec le réalisme de la charité qui demande à prendre toute notre personne jusque notre corps.
La rédaction
Revue philosophique et théologique de l’École Saint-Jean
Aletheia N° 57 – Déccembre 2020